Lutte contre le cynips ravageur
Un parasite nommé Cynips
Le Cynips du châtaignier est une petite guêpe de quelques millimètres, considéré au niveau mondial comme le ravageur parasite majeur de la production de châtaignes. Originaire de Chine,
il s’est déplacé notamment au Japon et en Corée pour atteindre l’Italie en 2002. Le parasite, observé pour la première fois en Ardèche en 2010, se propage actuellement dans toute l’Europe.
Comment se développe t-il ?
Le cynips pond ses œufs dans les bourgeons de châtaigniers au niveau de la pousse en cours de croissance. Chaque femelle pond une centaine d’œufs. Les larves séjournent dans les
bourgeons et passent l’hiver sans que le parasite puisse être détecté. Au printemps suivant, les larves se développent, deviennent des nymphes puis des adultes. Au cours de leur développement et sous l'effet des toxines qu'elles
secrètent, se forment des galles plus ou moins rouges à la place de la pousse normale. Les adultes sortent des galles entre fin-mai et fin-juillet. Les femelles pondent aussitôt dans les bourgeons latents et verts et c’est reparti
pour un cycle. Ces galles se forment sur les jeunes rameaux, le pétiole, voire la nervure centrale des feuilles. Elles contiennent une ou plusieurs loges, mesurent entre 5 et 20 mm et sont vertes, souvent teintées de rose.
Quels dégâts cause-t-il ? Les plants infestés, au lieu de porter des feuilles et des fruits, ne donnent qu’une pousse très courte avec quelques feuilles déformées par les galles. Après l’émergence des adultes, les
galles sèches prennent l’apparence du bois et restent attachées jusqu’à 2 ans sur l’arbre. À terme, le cynips provoque une perte de vigueur et la mortalité de rameaux (chute de la production fruitière pouvant atteindre 60 à 80 %)
et mène dans le pire des cas à la mort des arbres. Des foyers de cynips ont maintenant été détectés dans la plupart des régions castanéicoles françaises (Ardèche, Corse, Alpes maritimes, Var, Gard, …)
Lutte biologique
Aujourd’hui il n’existe pas de méthode de lutte phytosanitaire ou sylvicole adaptée contre ce ravageur. Seule la lutte biologique est efficace. Elle se fait avec l’introduction du Torymus sinensis,
parasitoïde naturel du Cynips très efficace, mais long à produire des effets. C’est un insecte de taille comparable. Une fois lâché, il colonise les châtaigneraies infestées et empêche la reproduction du Cynips. Cette lutte biologique
a été mise en place en Ardèche dès les premières observations de Cynips. La forte mobilisation des castanéiculteurs et des structures associées (SDCA, CICA, INRA, Chambre d’Agriculture, CTIFL ...) a permis d’organiser des lâchers
dès 2011. Des fonds récoltés notamment grâce à un appel aux dons, ont permis de réaliser des lâchers massifs de Torymus en 2015 et 2016.
Aujourd'hui, on trouve encore quelques galles de cynips mais leur nombre limité n’a pas d’impact sur les récoltes.