Quelle différence entre une châtaigne et un marron ?

Les châtaignes et marrons comestibles sont toujours issus du châtaignier (Castanea sativa), qu’il ne faut pas confondre avec le marronnier, arbre d’ornement qui produit les marrons d’Inde, non comestibles car toxiques.

Au XIXème siècle, la châtaigne nourrissait les populations rurales défavorisées, et ne jouissait pas d’une bonne image. Le fruit a ensuite acquis ses lettres de noblesse avec le marron glacé, qui nécessitait impérativement l’utilisation de fruits non cloisonnés (dont l’amande est en une seule partie après épluchage de la première peau). Le terme marron s’imposera alors pour les produits transformés ou des gros fruits sélectionnés et calibrés.
Ainsi de nombreux auteurs utilisent le terme châtaigne pour décrire l’arbre et son exploitation (production de châtaignes, castanéiculture), et préfèrent le terme marron pour en décrire toutes les utilisations (marrons glacés, crème de marrons, marrons grillés...).

Quelle différence entre une châtaigne et un marron ?

Un abus de langage qui perdure depuis des siècles

Un des plus anciens textes citant le marron glacé présentait déjà cette ambiguïté :
« En réchauffant la châtaigne dans la cheminée avec de l’eau sucrée, on obtient un marron glacé. » François Pierre de la Varenne, « le parfait confiturier » 1664. Dans son célèbre ouvrage « Théatre d’Agriculture » publié en 1600, Olivier de Serres écrit, après avoir fait l’apologie de la variété de « chastaignes » Sardonne : « Les sardonnes sont celles qu'on appelle à Lyon, marrons ».
Des tentatives pour distinguer certaines variétés de châtaignes qui auraient droit à l’appellation marron, en fonction du taux de cloisonnement ont été écrites dans les années 1970, mais elles n’ont jamais fait l’unanimité.

Ainsi, l’abus de langage perdure : le fruit du châtaignier devient parfois un marron !

Un abus de langage qui perdure depuis des siècles